En matière de mobilisation des ressources, le Ministère en charge de l’Environnement joue un rôle central dans la conception des cadres stratégiques, la définition des priorités climatiques nationales et la cohérence des politiques publiques. En collaboration avec le Ministère des Finances et du Budget, cette synergie a permis d’aligner les innovations financières aux ambitions climatiques du pays.

Des réformes structurantes pour organiser la finance verte

Mme Ahou Sosthène KOUADIO, Conseillère Technique du Ministre des Finances et du Budget et ses collaborateurs ont démontré à travers un panel tenu le 15 novembre, à Belém, que la Côte d’Ivoire disposait désormais d’un cadre financier robuste, des instruments innovants et une capacité croissante à attirer des capitaux verts à l’échelle internationale.

La Conseillère Technique a présenté plusieurs réformes majeures qui jouent un rôle clé dans la crédibilisation du pays auprès des partenaires internationaux et dans l’intégration de la dimension climatique dans les politiques économiques nationales.

Parmi celles-ci, la Côte d’Ivoire a finalisé sa taxonomie nationale des investissements climatiques. Il s’agit d’un document stratégique qui oriente les financements publics et privés vers des projets compatibles avec la transition écologique du pays.

« Cette taxonomie, disponible depuis octobre 2024 est assortie d’un décret pour harmoniser les investissements et rassurer les investisseurs », a-t-elle affirmé.

Le pays a ensuite, mis en place, par décret du 31 octobre 2024, une plateforme de finance verte et un système MRV destiné au suivi, à la vérification et au reporting des financements verts. Ce dispositif consolide la transparence des opérations et améliore l’accès aux guichets internationaux.

« La Côte d’Ivoire poursuit l’intégration dans le budget de l’État des financements issus des guichets du Fonds Vert pour le Climat, du FEM et du Fonds d’Adaptation, ainsi que des taxes environnementales », a-t-elle précisé.

Cette intégration, pleinement exécutée au 31 octobre 2024, garantit une meilleure traçabilité et une allocation optimale des ressources.

Un écosystème qui donne des résultats concrets

Ces réformes ont permis à la Côte d’Ivoire d’être le premier pays en Afrique à obtenir un Sustainability-Linked Loan (SLL) d’un montant de 433 millions d’euros (284 milliards FCFA), en septembre 2025.

De même, « en juillet 2025, la Côte d’Ivoire est devenue le premier pays d’Afrique subsaharienne à émettre une obligation samouraï, d’un montant de 50 milliards de yens, environ 340 millions de dollars, a annoncé Nabintou OUATTARA Epse CAMARA, Conseillère Technique du Directeur Général des Financements.

Cette obligation, garantie à 100 % par la Banque Japonaise pour la Coopération Internationale (JBIC), répond aux normes nationales en matière d’investissement durable et intègre les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).