La journée du 25 avril 2024 a été l’occasion pour divers membres du Gouvernement et plusieurs experts du monde de la finance d’évaluer les risques et opportunités d’investissement en Côte d’Ivoire.
C’était à l’occasion de la ‘’Conférence Risque Pays Côte d'Ivoire’’, organisée par l’Agence de notation Bloomfield et dont la 8e édition s’est déroulée au Sofitel Hôtel Ivoire.
« Comment créer une stratégie de recherche et développement afin de maîtriser la technologie de transformation et contrôler les aléas climatiques » est le thème du panel que Monsieur Assahoré Konan Jacques, Ministre de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique a animé conjointement avec le Directeur Général de l’Ecole Nationale Supérieure de Statistiques et d’Economie Appliquée d’Abidjan (ENSEA), Dr. Kouassi Hugues KOUADIO, Youssouf Carus, Directeur Général Pulsar Investment, et le Chef Economiste, Directeur Bloomfield Intelligence, Dr Marius ACHI.
Stratégie pour une économie résiliente aux changements climatiques
L'objectif de cette tribune était de démontrer comment une entreprise pourrait assurer sa pérennité et sa compétitivité en maîtrisant ses technologies de transformation face aux aléas climatiques.
Dans son intervention, Monsieur Assahoré a mis en exergue les défis environnementaux auxquels la Côte d'Ivoire est confrontée. « La Côte d’Ivoire, comme tout le monde entier, vit une crise climatique jamais vécue : Chaleur extrême, baisse du rendement des récoltes du cacao de 20%, l’érosion côtière sont entre autres la situation critique », a-t-il rappelé.
Il a également souligné que la protection de l'environnement est étroitement liée au développement économique. Des mesures environnementales efficaces alignées au développement de technologies et à la recherche peuvent favoriser la croissance durable et la résilience économique.
Dans ce contexte, la Côte d'Ivoire renforce sa capacité à anticiper et à gérer les aléas climatiques. Cela inclue des mesures d'adaptation, la sensibilisation du public et la mise en place de politiques climatiques efficaces.
« L’Afrique émet moins de 4% et notre pays c’est 0,01% de GES au niveau mondial. Cependant, les conséquences sont fortement ressenties. Il s’agit aujourd’hui de trouver des technologies qui contribuent à réduire nos émissions de GES. Notamment, la recherche sur de nouvelles sources de carburant moins pollueur comme l’hydrogène, sur des systèmes innovants de captation du CO2 dans l’air » a-t-il ajouté.
Recherche et adaptation : Les nouvelles priorités
"La recherche est une opportunité d’adresser efficacement les questions du changement climatique et dans le cas de notre pays, cette recherche doit être adaptée aux besoins de développement des piliers majeurs de l’économie ivoirienne. Au niveau de l’agriculture par exemple, le Centre National de Recherche et d’Agronomie a développé des variétés résilientes aux aléas climatiques", a expliqué le Ministre.
La lutte contre le réchauffement climatique est un défi coûteux. Selon un rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Afrique a besoin de 2 800 milliards de dollars US pour financer la mise en œuvre de ses Contributions Déterminées au niveau National (CDN). Pour la Côte d’Ivoire, cela représente 11 000 milliards de francs CFA.
« Au-delà de son budget, l’État ne pourra que s’appuyer sur le secteur privé et les partenaires au développement pour mettre en œuvre sa politique environnementale. Mais pour la mobilisation de ces fonds, il faut des projets à impacts climatiques. Le Ministère, à travers ses Directions techniques, est disposé à accompagner les impétrants dans les démarches administratives et techniques propres à chaque guichet ou bailleur », a-t-il indiqué.
Une question importante soulevée est le financement de la recherche où le secteur privé, selon l’ensemble des panélistes, doit jouer sa partition. Il a également été souligné que des financements verts existent pour accompagner la recherche et la technologie.
Vers une stratégie environnementale globale
Sur la stratégie de préservation de l’environnement, le Ministre a déclaré : « La stratégie en matière de protection de l’environnement est à trois volets : la réduction des émissions de GES à travers la mise en œuvre des mesures d’atténuation et d’adaptation, la protection de la biodiversité pour renforcer la capacité de séquestration du CO2, la lutte contre la pollution ».
Selon le Ministre, la question de l’environnement est devenue une problématique sociale et économique. Une étude de la Banque Mondiale explique que 80% des entreprises ivoiriennes ressentent les effets du changement climatique sur leurs investissements. Cette baisse de ressources financières a été signalée par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Il en a profité pour inviter tout un chacun à s’approprier le Code de l’environnement.