Le Ministre ivoirien en charge de l’environnement et du développement, monsieur Jean-Luc ASSI, a pris part un panel dédié au lancement du Conseil sur la cuisson propre à base d'éthanol et organisé par l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), le programme Énergie durable pour tous (SEforALL) et le Fonds de l'OPEP pour le développement international (OPEC FUND). C’était dans le cadre de la COP 27, le vendredi 11 novembre 2022, à Sharm El Sheikh, en Egypte.
« La question de la cuisson propre est une problématique majeure de développement pour nos pays. En effet, le secteur de cuisson constitue une source majeure d’émission de gaz à effet serre (GES) et autres polluants atmosphériques impactant notre environnement ainsi que la santé de notre population », a fait ressortir Jean-Luc ASSI au cours de son intervention.
En poursuivant, il rappelé que les évaluations menées dans le cadre du processus de révision des Contributions Déterminées au niveau National (CDN) de la Côte d’Ivoire avaient permis de mettre évidence des données significatives sur le niveau des émissions du secteur de la cuisson qui s’élèvent aujourd’hui à plus de 2 millions de tonnes équivalent CO2 dont plus de 70 proviennent de l’utilisation du bois de chauffe. « La cuisson au feu de bois, c’est aussi près de 300.000 tonnes de particules fines (PM 2,5) dont l’effet sur les populations entrainerait plus de 16.000 décès prématurés annuellement », a-t-il ajouté pour renchérir.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique que la pollution de l’air intérieur due à l’utilisation de combustibles traditionnels (le charbon de bois et le bois) pour la cuisson provoque des millions de décès chaque année. Le coût mondial de l’utilisation de combustibles traditionnels pour la cuisson est estimé à 2,4 milliards de dollars par an, tandis que le financement des solutions de cuisson propre reste bien en deçà des 4,4 milliards de dollars nécessaires chaque année pour garantir un accès universel d’ici à 2030, selon le Fonds de l'OPEP pour le développement international (OPEC FUND).
C’est pourquoi, dira-t-il, la Côte d’Ivoire a identifié des mesures visant la promotion des foyers améliorés et combustibles propres dans sa nouvelle CDN qui visent l’atteinte de 67% de taux d’utilisation des combustibles de cuissons propres à l’horizon 2030. Mieux, cela permettrait de réduire de 15% les émissions de gaz à effet de serre (GES), de réduire plus de 85% les émissions de particules fines, et d’éviter plus de 7.000 décès prématurés annuellement à l’horizon 2030.
Le ministre Jean-Luc ASSI n’a pas manqué de saluer le lancement du Conseil sur la Cuisson Propre à base d’Ethanol tout en marquant l’engagement de la Côte d’Ivoire à partager son expérience et contribuer à son succès. Ce Conseil sur la cuisson propre à base d'éthanol (CECC) se veut une plate-forme multipartite pour les membres, les partenaires et les experts en vue de partager les informations techniques et les expériences, y compris les meilleures pratiques pour créer une industrie de l'éthanol durable et les chaînes de valeur associées dans les pays membres. L'agronomie, la logistique, le bioraffinage, l'entrepreneuriat, le développement du marché, l'engagement social, la politique et la finance sont les sous-secteurs qui intéressent ce conseil.
Vu qu’environ 2,6 milliards de personnes (source OPEC FUND) n’ont pas encore accès à des solutions de cuisson écologique et ces taux d’accès les plus faibles sont enregistrés en Afrique subsaharienne, l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), le programme Énergie durable pour tous (SEforALL) et le Fonds de l'OPEP pour le développement international (OPEC FUND) collaborent pour accélérer l’accès à la cuisson écologique dans le monde, notamment en Afrique subsaharienne.