
La question de la déforestation, de l’agroécologie et de la lutte contre le changement climatique est au cœur des défis auxquels fait face la filière café et cacao. Cela a été au centre d’un panel, le 13 novembre 2025, sous le thème « adaptation et renforcement de la résilience de la cacao-culture au changement climatique ».
Dr Tahi Mathias, Directeur en charge de la Recherche et de la Lutte contre le Changement Climatique au Conseil du Café-Cacao, a fait un exposé sur les innovations agronomiques et politiques visant à préserver la durabilité de cette filière essentielle à l’économie ivoirienne.
Selon lui, les changements climatiques entraînent des stress hydriques, des pertes de rendement et une pression parasitaire accrue, menaçant directement les revenus de milliers de producteurs. Pour y faire face, la Côte d’Ivoire mise sur une approche intégrée, combinant agroforesterie, irrigation raisonnée, utilisation de matériel végétal résilient, et gestion durable des sols.
Il a notamment cité l’utilisation du biochar, un amendement issu des résidus de cabosses, comme outil de séquestration du carbone et de préservation de la fertilité des sols, ainsi que les mycorhizes, champignons bénéfiques capables de renforcer la tolérance des jeunes plants au stress hydrique.
« L’adaptation et le renforcement de la résilience de la cacao-culture nécessitent une approche intégrée combinant innovations agronomiques, renforcement des capacités et politiques favorables », a rappelé Dr Tahi.
Dans ce processus, la Côte d’Ivoire encourage aussi la coopération Sud-Sud, la mobilisation de financements verts et la mise en place de paiements pour services environnementaux, notamment via le marché carbone.
Olala Vieyra de l’Institut mondiale pour la croissance verte (GGGI) et Docteur Kouassi Amani du CIFOR (Centre de recherche forestière internationale) ont participé à ce panel. Ils ont démontré dans leurs interventions, l’existence de d’autres sources de financement tel que l’ABM (Mécanisme de financement de l’adaptation) et les échanges de « dettes contre la nature » où une réduction de dette est échangée contre des engagements d’investissement dans la résilience. Ces mécanismes viennent renforcer les options de mobilisation pour la cacao-culture.
Ainsi, la Côte d’Ivoire reste engagée à mobiliser davantage de moyens financiers pour accompagner les projets nationaux visant la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2035.
