Dans une ambiance empreinte d'engagement, le Ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique (MINEDDTE) a organisé un atelier d'information visant à préparer la participation de la Côte d’Ivoire aux Conférences des Parties (COP) des trois Conventions de Rio qui se tiendront cette année.
La rencontre, présidée par Lagaud Mayeul Alex, Conseiller technique du Ministre en charge de l'Environnement, a réuni le vendredi 9 août 2024, à Abidjan, un large éventail de parties prenantes nationales, toutes déterminées à faire entendre les attentes du pays sur la scène internationale.
Dans son discours d'ouverture, M. Lagaud a souligné l'importance de ces COP pour aborder les crises écologiques mondiales et a exprimé sa gratitude envers tous les participants pour leur engagement en faveur de la protection de l'environnement.
« Votre présence massive aujourd'hui témoigne de votre volonté ferme de contribuer efficacement à cet objectif crucial », a-t-il déclaré.
Il a également rappelé que les COP sont des tribunes essentielles pour partager les initiatives des pays et discuter des solutions aux problèmes tels que la perte de ressources naturelles, la dégradation des terres et le réchauffement climatique.
Les discussions de l'atelier ont été structurées autour de plusieurs thèmes essentiels : La présentation des Conventions de Rio, les enjeux spécifiques de chaque COP en 2024, et les aspects logistiques nécessaires pour une participation optimale. Les participants ont reçu des informations précieuses sur les accréditations, les déplacements, les logements, et les procédures pour obtenir les visas nécessaires.
De manière exceptionnelle, toutes les trois Conventions de Rio tiendront leurs COP cette année. Face aux enjeux environnementaux, la Côte d'Ivoire se prépare à participer à la COP 29 sur le Climat à Bakou, Azerbaïdjan du 11 au 22 novembre, à la COP 16 sur la Biodiversité à Cali, Colombie du 21 octobre au 01 novembre et la COP 16 sur la Désertification à Riyad, Arabie Saoudite du 02 au 13 décembre. Ces conférences sont des moments clés pour discuter et définir des actions globales face aux défis environnementaux urgents.
Rappelons qu’en 1992, lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, au Brésil, trois conventions internationales majeures ont été adoptées pour répondre aux défis environnementaux et de développement durable mondiaux. Ces Conventions, connues sous le nom de Conventions de Rio, incluent :
- La Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC);
- La Convention sur la Diversité Biologique (CDB);
- La Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification (UNCCD).
La Côte d'Ivoire, en tant que pays partie à ces Conventions, participe régulièrement aux Conférences des Parties (COP), qui sont les organes suprêmes de décision de ces accords. Ces COP sont des rendez-vous cruciaux où les pays membres se réunissent pour évaluer la mise en œuvre des Conventions et définir de nouvelles orientations pour relever les défis environnementaux.
Les membres des Comités de Gestion Locale (CGL) des aires protégées bénéficiaires du projet MAKORE (Projet d'appui à la préservation et à la valorisation des aires protégées de Côte d'Ivoire), se sont réunis au cours d’une importante session commune, le jeudi 08 août 2024, à Grand-Lahou.
Le lancement des activités du projet et les grandes articulations de sa mise en œuvre étaient au menu de cette rencontre qui a réuni le corps Préfectoral des Régions impliquées, les représentants des Conseils régionaux, les partenaires techniques et financiers, les chefs coutumiers, les ONG et la société civile.
Monsieur Parfait Kouadio, Directeur de Cabinet du Ministre de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique, a présidé la session.
Dans son allocution d'ouverture, il a rappelé l'engagement de la Côte d'Ivoire dans la lutte contre la dégradation de sa diversité biologique, à travers la réforme de la gestion des aires protégées, en 1995, qui a permis l’adoption du Programme-Cadre de Gestion des Aires Protégées (PCGAP), dont la mise en œuvre a abouti au renforcement des cadres juridiques et institutionnels de gestion des Parcs Nationaux et Réserves Naturelles.
Il a fait remarquer que malgré les acquis notables enregistrés par la mise en œuvre du PCGAP, de nouveaux défis subsistent au nombre desquels la résilience des systèmes humains et des milieux naturels face aux effets du changement climatique, la sécurité alimentaire en milieu rural, la valorisation du potentiel touristique des aires protégées afin de générer des revenus substantiels pour leur gestion et des retombées pour les populations en périphérie.
« Le ministère apportera ses orientations pour la mise en œuvre efficiente du projet d’appui aux aires protégées de la Côte d’Ivoire. Je voudrais engager tous les principaux acteurs du projet à faire en sorte que les objectifs du projet soient atteints, notamment contribuer à la préservation des aires concernées au profit de tous, principalement aux populations. », a-t-il indiqué.
La Présentation du projet MAKORE et de son plan d’action 2024 ont été l'affaire du Directeur Général de l'Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR) monsieur Tondossama Adama et du Colonel Issa Diarrassouba.
Le Projet d'appui à la préservation et à la valorisation des aires protégées de Côte d'Ivoire (projet MAKORE) s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du 3e Contrat de Désendettement et de Développement (C2D) signé entre la Côte d'Ivoire et la France. Bénéficiant d'un montant de 15 milliards de FCFA et d’une durée de cinq (05) ans, il entend renforcer la gestion des aires protégées pour améliorer leur état de conservation et leur valorisation au profit des communautés riveraines, dans un contexte de vulnérabilité climatique accrue.
C’est environ 192 000 hectares de biodiversité qui sera amélioré, ainsi que les conditions de vie de plus de 400 000 habitants des villages périphériques. Cinq (05) aires protégées sont ciblées. Il s’agit notamment, du Parc National des Iles Ehotilé et les Réserves de Lamto, du Mont Nimba, du Haut Bandama et de Mabi-Yaya.
Un atelier pour la mise en place d’un marché carbone standardisé au sein de la CEDEAO se tient à Abidjan du 6 au 8 août 2024.
Cette importante rencontre vise à renforcer la synergie entre les États membres et à permettre une participation plus efficace aux discussions internationales sur les marchés carbone.
Parfait KOUADIO, Directeur de Cabinet, a représenté le Ministre Assahoré Konan Jacques à l’ouverture des travaux.
Dans son discours, il a souligné la vulnérabilité de l'Afrique face au changement climatique.
« L'Afrique, notre continent, est l'une des régions les plus vulnérables au changement climatique. Nous ressentons déjà les effets dévastateurs de ce phénomène global, bien que notre contribution historique à cette crise soit minime, seulement 4% des émissions mondiales des gaz à effet de serre » a-t-il déclaré.
Le Directeur de Cabinet a insisté sur l'importance de reconnaître cette vulnérabilité non pas comme une fatalité, mais comme un appel à l'action collective et à la solidarité régionale.
Ainsi, a-t-il expliqué que la transition vers une économie bas-carbone nécessite des solutions innovantes et inclusives, et que les marchés du carbone offrent une voie prometteuse pour mobiliser les ressources nécessaires afin d'accélérer et accroître les ambitions climatiques des pays de la région.
Un des points forts de cet atelier organisé par la CEDEAO a été la discussion sur la mise en œuvre de l'Article 6 de l'Accord de Paris, qui traite des mécanismes de marché et de non-marché carbone.
« S’il est vrai que chaque État membre de la CEDEAO a ratifié l’Accord de Paris sur le climat, la mise en œuvre de son Article 6 relatif aux mécanismes de marché et de non-marché carbone est au cœur des défis actuels à relever » a affirmé M. Parfait KOUADIO. Il a également annoncé que la Côte d’Ivoire a franchi une étape importante avec l’adoption en Conseil des Ministres, du Projet de décret de création du Bureau Marché Carbone, le 1er août 2024 dernier.
𝐋’𝐞𝐧𝐠𝐚𝐠𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐂𝐄𝐃𝐄𝐀𝐎 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐮𝐧 𝐦𝐚𝐫𝐜𝐡𝐞́ 𝐜𝐚𝐫𝐛𝐨𝐧𝐞 𝐫𝐞́𝐠𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥
L'initiative de la CEDEAO de vouloir mettre en place un marché régional des crédits carbone a été saluée comme un grand défi à relever. Les participants à l'atelier discutent de la faisabilité de cette initiative, en examinant la situation de référence des mesures prises par les pays, le potentiel de séquestration de carbone de la région, et la définition d’une ligne de base potentielle des émissions de gaz à effet de serre.
Mme. Massandjé TOURE LITSE, Commissaire aux Affaires Economiques et à l’Agriculture de l’institution ouest-africaine a exhorté les participants à œuvrer pour la création d’un marché régional crédible et efficace, répondant aux standards internationaux et garantissant une participation inclusive.
Elle précise les défis à relever : « Il importe de souligner qu'entre 2010 et 2023, la région CEDEAO n'a émis que 9% des crédits carbone volontaires en Afrique, soit trois fois moins de crédits carbone émis que le Kenya à lui seul », a-t-elle indiqué.
Selon Mme Massandjé TOURE LITSE, ce retard accusé par l'Afrique de l'Ouest s'explique notamment par des lacunes au niveau du cadre institutionnel et juridique, une insuffisance de connaissance des instruments financiers et les procédures relatifs au marché carbone et une asymétrie d'information entre vendeurs et acheteurs de crédits carbone.
C’est pourquoi, dira la Commissaire aux Affaires Economiques et à l’Agriculture, la CEDEAO a décidé d'initier un processus devant aboutir à la mise en place d'un marché carbone régional en vue de saisir les opportunités liées aux crédits carbone.
Rappelons qu’un marché carbone est un système dans lequel des crédits carbone, générés par des projets qui réduisent, évitent ou séquestrent des émissions de GES, sont achetés et vendus.
Ce mécanisme vise à réduire les émissions globales de GES de manière efficace tout générant des financements additionnels. Ce marché représente un nouveau système pour financer la lutte contre le changement climatique. En l'établissant des outils et des procédures harmonisés cadre, la CEDEAO pourrait générer des revenus significatifs pour les pays engagés et constituer un contre-poids dans la fixation de prix du carbone au niveau international.
Au-delà, les réflexions en cours devraient permettre de disposer d'un registre régional compatible avec les principes de la Convention des Nations Unies sur le Climat et autres standards reconnus au niveau international, ainsi que des protocoles harmonisés pour faciliter la certification, le suivi, la vérification et le rapportage, éléments indispensables pour le bon fonctionnement du marché.