Ministère de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique (MINEDDTE)

Ministère de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique (MINEDDTE)

La Société Ivoirienne de Raffinage (SIR) a présenté le 19 novembre 2025, au Pavillon Côte d’Ivoire de la COP30, le contenu de sa stratégie de transition énergétique. M. Tiotioho Soro, Directeur Général a présenté un plan d'investissement massif de plus de 10 milliards de dollars (soit 6 000 milliards de FCFA) d’ici 2030, visant à faire de l'entreprise un leader de la transition énergétique en Afrique de l’Ouest, conformément à la vision de l'État ivoirien de transformer le pays en un hub énergétique continental.

La SIR aborde la transition énergétique selon deux volets concomitants, a annoncé le Directeur Général. D'une part, diminuer l’impact de ses installations existantes sur l’environnement, et d'autre part, se positionner en tant que leader dans les nouvelles sources d’énergie.

Pour y arriver, des projets pour l'amélioration de la qualité des carburants et la réduction des émissions ont été mis en place.

« Le projet phare est la désulfuration du Gasoil (HDS), un ensemble d’unités en cours de construction qui permettra de réduire le soufre à seulement 10 ppm (parties par million) d’ici 2030, respectant la Norme Afri 6 de la CEDEAO », expliqua-t-il.

En matière d'efficacité énergétique, il a souligné que la SIR était déjà passée à l'action à travers la mise en service d’une centrale modulaire électrique au gaz naturel de 20 MW depuis 2022. Ce dispositif contribue à réduire son empreinte carbone en remplaçant le fuel lourd.

« Le projet sera complété par une installation de cogénération électricité et vapeur au gaz naturel de 50 MW, dont le démarrage est prévu en 2028. Ainsi la raffinerie pourra couvrir l’intégralité de ses besoins énergétiques » a-t-il déclaré.

L'entreprise explore activement de nouvelles chaînes de valeur axées sur les énergies et la mobilité. Dans ce cadre, un projet pilote de production de biocarburants à partir de déchets agricoles, notamment des graines d’hévéa, a déjà été réalisé en consortium avec l'ANADER, SCANIA et TOTALENERGIES, et la réflexion est en cours pour une production industrielle, selon le Directeur Général.

Pour compenser le carbone non neutralisé par ses installations, la SIR a formalisé un plan de reforestation prévoyant le planting de 100 hectares par an sur dix ans en partenariat avec le ministère de l’Environnement et celui des Eaux et Forêts.

« Nous invitons ceux qui s’intéressent à la Côte d’Ivoire, de nous rejoindre pour réaliser ce plan stratégique qui permettra à notre pays d’être au rendez-vous de 2050 », a-t-il conclu.

 

La Côte d’Ivoire a pris la parole ce mardi 18 novembre, au Segment Ministériel de la COP30. Il a délivré un message d'ambition et d'appel urgent à la solidarité internationale. Monsieur Diamouténé Alassane Zié, Ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Brésil, a prononcé cette déclaration au nom du Président Alassane Ouattara.

L'État ivoirien a tenu son engagement en soumettant ses nouvelles Contributions Déterminées au niveau National (CDN), affichant une volonté politique forte. Le pays s'engage désormais à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 33,07 % d’ici 2035. Pour atteindre cet objectif ambitieux, la Côte d’Ivoire s'engage dans une transition énergétique significative, visant à atteindre 46,3 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique. Par ailleurs, le pays se donne pour mission de porter sa couverture forestière à 20 % du territoire national d’ici 2030, un effort qui sera notamment soutenu par le marché carbone, désormais opérationnel sur le territoire.

Au-delà de la réduction des émissions, l'agenda ivoirien se concentre sur l'adaptation aux changements déjà inévitables. La stratégie nationale intègre le développement d’une agriculture intelligente face au climat, essentielle pour sa sécurité alimentaire et son économie. Elle prévoit également l'amélioration de la gestion intégrée des ressources en eau et le renforcement des infrastructures. Cet effort inclut notamment la construction de bâtiments, d'infrastructures routières et sanitaires intégrant de nouvelles normes bioclimatiques, assurant ainsi une meilleure durabilité face aux aléas climatiques.

La Côte d’Ivoire veut bâtir une économie plus compétitive, verte et inclusive, où l'engagement citoyen est primordial. Dans cette vision, le secteur privé, les collectivités locales, la jeunesse et la société civile sont appelés à jouer un rôle déterminant dans la transformation du pays.

Un appel pressant à la communauté internationale

Malgré cette ferme volonté, la Côte d’Ivoire a rappelé l'ampleur du défi financier. La construction de la résilience climatique du pays a été évaluée à environ 59 milliards de dollars américains. Cette somme ne peut être mobilisée par le seul budget national. Le représentant ivoirien a donc lancé un appel vibrant à la communauté internationale, l'exhortant à honorer ses promesses de financement.

« Chaque investissement dans l’action climatique est un investissement dans la stabilité, la prospérité et la vie, en d’autres termes dans la durabilité. », a-t-il expliqué.

Dans cet élan de coopération, la Côte d’Ivoire a exprimé son soutien total à l’alliance lancée à cette COP30 par le Président Lula sur le financement des Forêts Tropicales. Le pays a également adhéré à la déclaration relative à la lutte contre le racisme environnemental, a dit l’Ambassadeur ivoirien.

 

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