Plusieurs représentants des ministères techniques, des structures et institutions publiques ont pris part, du 27 au 30 mars 2023, à Abidjan (Cocody), à une session de formation sur la gestion écologiquement rationnelle des déchets plastiques. Inscrit dans le cadre du projet uPOPCI, le renforcement des capacités a été effectué par des experts de l’UNITAR (Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche).
Le Directeur de Cabinet, monsieur Parfait KOUADIO a, au nom du Ministre de l’Environnement, présidé l’ouverture des différentes sessions. Selon lui, cette activité s’inscrit dans l’atteinte des indicateurs de la composante (II) du projet. « Il s’agit du renforcement des pratiques dans la gestion des déchets plastiques contenant les polluants organiques persistants au haut niveau » a-t-il souligné. En effet, les plastiques contiennent un ensemble d’additifs potentiellement dangereux, dont des retardateurs de flamme, divers produits chimiques et des métaux lourds, qui pour certains sont des polluants organiques persistants (POP) identifiés par la Convention de Stockholm. C’est pourquoi, s’adressant aux participants, le Directeur de Cabinet a rappelé que cette formation visait à rendre conforme les exigences de régulation des POPs avec l’application du cadre juridique national et les exhorté à contribuer à l’instauration de ce cadre et au respect de son application par les populations.
« Face aux pratiques non recommandées tels que le brûlage à ciel ouvert des Déchets d’Equipements Électriques et Électroniques (DEEE) et des matériaux plastiques issus des véhicules en fin de vie (VFV), les acteurs clés du Gouvernement ivoirien et les mairies doivent être outillés sur les risques sanitaires et environnementaux qui en découlent en vue d’une prise de décision », a déclaré Vermeersch Elise, Formatrice UNITAR.
Le projet uPOPCI s’intitule « Gestion rationnelle des polluants organiques persistants non intentionnels (POPNI) et des diphényles éthers polybromés (PBDE) pour réduire leurs émissions du secteur des déchets industriels ». il est financé par le FEM et mis en œuvre par l’ONUDI. Ce projet entend apporter des solutions spécifiques à l’émission du PBDE, des dioxines et furanes qui sont des composés chimiques toxiques issus de la gestion non écologiquement rationnelle des matériaux plastiques présents dans les DEEE et VFV.
En Côte d’Ivoire, on estime à 139 240 tonnes, la quantité de déchets plastiques accumulés issues des véhicules en fin de vie (VFV) et des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) entre 1970 et 2018. Or, la majorité de ces plastiques étant non-biodégradable et pouvant mettre plus de 400 ans à se décomposer en microparticules de plastique, appelées microplastiques, il est urgent d’interpeller tout le monde.
La gestion des déchets plastiques est un défi pour la Côte d’Ivoire car, les polluants organiques qu’ils contiennent, s’accumulent dans tous types d’environnement, y compris les rues, les terres agricoles, les rivières, mers et océans et s’infiltrent dans la chaine alimentaire, menaçant la santé reproductive, mentale, comportementale, neurologique, endocrinienne et immunologique chez les humains.