C’est aux environs de 8heures, qu’une grande foule, constituée d’organisations non gouvernementales, des femmes, hommes et jeunes de tous les secteurs d’activités de la ville, a occupé les rues de Bondoukou pour la marche écologique.
« Non à l’orpaillage et oui à la protection de l’environnement », criait les populations pour sensibiliser sur les effets néfastes de l’orpaillage et de la destruction de la terre.
Cette activité s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale de l’Environnement qui s’est tenue ce lundi 10 Juin à la mairie de Bondoukou sous le thème national : « préservons la terre, notre seul héritage ».
La population a répondu massivement à l’invitation du Ministère de l’environnement, du Développement Durable et de la Transition écologique pour commémorer cette date.
En effet, à l’instar des pays du monde entier, la Côte d’Ivoire marque un arrêt pour faire un bilan sur les actions de l’homme sur l’environnement et observer les progrès du pays en matière de gestion durable des terres.
Ces actions de l’homme impactent négativement et ont pour conséquences majeures la dégradation des Terres.
Ainsi, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), la dégradation des terres est un changement dans l’état de santé du sol qui entraîne une diminution de la capacité de l’écosystème à fournir des biens et services pour ses bénéficiaires.
En d’autres termes, la dégradation des sols, c’est la perte de leurs qualités essentielles pour remplir leurs fonctions naturelles de stockage de l’eau et des nutriments, de milieu de soutien des racines et des plantes, de réservoir de la biodiversité, de filtration des polluants ainsi que de séquestration du carbone.
En Côte d’Ivoire, la dégradation des terres et la désertification constituent de nos jours une préoccupation majeure.
Elles affectent directement les capacités de production nationale car l’économie du pays est encore dépendante de l’agriculture qui représente son moteur économique. L’exceptionnelle expansion agricole a hissé la Côte d’Ivoire au rang des pays à revenu intermédiaire. Cette dernière contribue à 24% au produit intérieur brut et emploie plus de 70% de la population active.
Cependant, elle a eu pour effet la destruction progressive du couvert végétal singulièrement la forêt dense humide, dont les sols plus fertiles, sont particulièrement recherchés par les paysans.
L’exploitation abusive des essences forestières, les feux de brousse, la collecte de bois énergie et l’exploitation minière industrielle, artisanale, et surtout clandestine accentuent la pression sur le couvert végétal.
L’expansion des zones urbaines, la création d’infrastructures telles que les routes, les autoroutes, les ponts, la mise en décharge pour l’élimination des déchets dangereux et non dangereux, les déversements ou rejets accidentels, etc., sont autant de facteurs qui dégradent les Terres.
Aussi, La dégradation des terres a des conséquences à différents niveaux :
Au niveau socio-économique et humain, la dégradation des terres peut conduire à la diminution de la production agricole, la cherté des denrées alimentaires, la pauvreté et la misère des populations, l’insécurité alimentaire et la famine.
Au niveau environnemental, la dégradation des terres contribue à l’appauvrissement des sols, l’érosion, la désorganisation de la structure du sol, la disparition des espèces animales et végétales et par conséquent la perte de la biodiversité, des espèces qui n’ont plus d’habitat soutenable, le dérèglement climatique du fait de l’absence de forêt pour la régulation du cycle de l’eau, ainsi que de la séquestration du carbone et à terme la désertification.
Face à cette situation, les Ministres ont passé des messages pour une prise de conscience et une invitation à agir vite et maintenant.
Monsieur ASSAHORE Konan Jacques, Ministre de l’environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique est revenu sur les progrès de notre pays en matière de protection de l’environnement. Il a mis l’accent sur le code de l’environnement qui met l’environnement au centre de tout développement.
Il a aussi parlé des bonnes pratiques que sont notamment le reboisement, l’abandon de l’orpaillage clandestin et autres.
Monsieur Adjoumani, Ministre d’Etat, de l’agriculture et du Développement Rural, digne fils de la région a sensibilisé ses parents sur les impacts de la dégradation des terres.
« Lorsque le sol est dégradé, cela agit négativement sur nos productions agricoles et entraine la cherté de la vie », a ajouté le ministre Adjoumani.
Rappelons que cette journée s’inscrit dans le cadre de la quinzaine de l’environnement qui se déroule du 03 au 17 Juin de chaque année.