Ministère de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique (MINEDDTE)

Ministère de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique (MINEDDTE)


Des comités sous-préfectoraux et villageois de gestion des plaintes du mécanisme international de Réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+) ont été installés à Agboville, le vendredi 1er mars 2024 par l’Unité de Coordination du projet PROMIRE et le Secrétariat Exécutif Permanent de la REDD+, en vue de prévenir et de faciliter le règlement d’éventuels conflits pouvant survenir dans la mise en œuvre dudit mécanisme.

Au total 173 participants composés d’autorités préfectorales, administratives, et des communautés villageoises ont pris part à ces cérémonies. 
Pour le bon usage du mécanisme de règlement des plaintes, les parties prenantes chargées de la gestion des plaintes doivent être informées, sensibilisées et formées sur l’organisation et le fonctionnement du mécanisme de règlement de plaintes REDD+. L’enjeu étant de permettre aux plaignants d’activer ces instances de régulation et de règlement des conflits liés à la gestion des ressources naturelles.


A noter que les membres des comités sous-préfectoraux et villageois de gestion des plaintes de la REDD+ sont chargés, entre autres, de recevoir et d’enregistrer les plaintes, d’apaiser les parties et d’initier des médiations, de négocier des solutions rapides et à l’amiable au litige, de mener des investigations nécessaires ainsi que de veiller à la mise en œuvre des solutions trouvées selon les délais fixés.

Du 26 février au 1er mars 2024, Monsieur Assahoré Konan Jacques a participé à la sixième session de l'Assemblée des Nations Unies pour l'Environnement (UNEA-6), qui s'est tenue à Nairobi, au Kenya, sous le thème « Des actions multilatérales efficaces, inclusives et durables pour lutter contre le changement climatique, la perte de la biodiversité et la pollution ». Cette session a réuni plus de 2 000 participants, dont des ministres de l'environnement, des organisations internationales, la société civile, du secteur privé et des médias. Représentant le Président de la République, SEM. Alassane OUATTARA, il a conduit la délégation ivoirienne composée d'experts du Ministère ivoirien en charge de l’Environnement.

La cérémonie d’ouverture de l’UNEA-6 a été présidée par la Ministre marocaine de la Transition Énergétique et du Développement Durable, Leila Benali, qui a été élue Présidente de l'Assemblée. La Ministre Kenyane de l'Environnement et des Forêts, Keriako Tobiko et la Directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen, ont également pris la parole pour rappeler les impacts négatifs de la dégradation de l'environnement sur la santé, la sécurité, la paix, la justice et les droits de l'homme.

19 projets de résolutions ont été débattus et adoptés par les États membres, au cours des travaux. Ces résolutions ont porté, spécifiquement sur des sujets tels que l'amélioration de la qualité de l'air, la lutte contre le changement climatique, la limitation de la pollution chimique, la lutte contre la désertification, la mise en œuvre du Cadre mondial de la biodiversité post-2020, la promotion de l'économie circulaire, la gestion durable des déchets et la réduction de la pollution plastique dans les océans.

La Côte d'Ivoire, un acteur clé de la gouvernance et de l'action environnementales

En marge de l’ouverture, le Ministre ASSAHORE Konan Jacques a participé au panel de haut niveau, où il a exposé la position du pays sur les enjeux environnementaux et climatiques. Il a souligné les récents renforcements du cadre institutionnel et juridique, marqués par l'adoption de la nouvelle loi portant Code de l’environnement, et a mentionné l'examen en cours d'une loi sur le changement climatique par le gouvernement.

En ce qui concerne la préservation de la biodiversité, la Côte d'Ivoire a étendu son réseau d’aires protégées en créant trois nouvelles réserves naturelles, portant à 18 le nombre total de parcs et réserves. En outre, le pays dispose déjà d'une aire marine protégée, avec quatre autres en voie de création. Pour assurer une gestion durable de ces zones, un mécanisme de financement pérenne a été mis en place à travers la fondation des parcs et réserves, et des efforts sont en cours pour affecter une partie des revenus carbone à la conservation.

« La problématique des déchets plastiques constitue également une priorité pour le Gouvernement ivoirien. En effet, dès 2013, le pays a pris des mesures drastiques en interdisant la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’utilisation des sachets plastiques. Face aux défis persistants, des réflexions sont en cours pour trouver des solutions durables, notamment en favorisant l'économie circulaire », a-t-il indiqué.

Le Ministre ivoirien a aussi pris part à deux évènements importants : le petit-déjeuner ministériel de l'Alliance ministérielle pour l'ambition en matière de financement de la nature, conduite par le Nigeria, et le dialogue ministériel en prélude au Comité intergouvernemental de négociation (CIN-4) sur le plastique, lancé par le Canada.

« L'Alliance ministérielle pour l'ambition en matière de financement de la nature » est une coalition de ministres de l'environnement partageant les mêmes idées et travaillant ensemble à défendre la réalisation de l'objectif 19 du cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal, qui vise à mobiliser et aligner les financements nécessaires pour la protection et la restauration de la nature. Le Nigeria, les Îles Samoa, le Libéria et la Sierra Léone en sont les membres fondateurs. M. ASSAHORE Konan Jacques a présenté les efforts du pays pour préserver sa biodiversité, notamment à travers la restauration de 20% de sa couverture forestière, l’augmentation du nombre d’aires protégées, la lutte contre le braconnage et le trafic d'espèces sauvages, et la mise en œuvre du Cadre mondial de la biodiversité post-2020.

Dans son intervention, il a rappelé que le monde se trouverait dans l’œil du cyclone des changements climatiques et la préservation de la biodiversité est au cœur des solutions pour en sortir. C’est pourquoi, dira-t-il, la Côte d'Ivoire soutient cette initiative et a déjà pris en compte les aspects environnementaux dans sa politique de développement.

Panéliste lors du « dialogue ministériel sur le plastique », M. Assahoré Konan Jacques a énuméré quelques mesures que les pays peuvent mettre en œuvre pour créer un environnement favorable à l'économie circulaire du plastique et à la réduction de sa pollution. Il a expliqué que les mesures réglementaires strictes sont nécessaires pour la gestion des déchets plastiques. En effet, cela inclut l'interdiction ou la restriction des plastiques à usage unique au profit du recyclable, l'établissement de normes de recyclage et les incitations fiscales visant à encourager les investissements dans les infrastructures. « Les institutions financières de développement peuvent soutenir le renforcement des capacités locales, la promotion des modèles économiques circulaires et la coopération régionale et internationale. La sensibilisation du public est également cruciale pour encourager des comportements éco-responsables » a-t-il conclu.

Ce panel sur le plastique est un appel à la coopération et au multilatéralisme, lancé par le Canada, qui accueillera la quatrième session du Comité intergouvernemental de négociation (CIN-4) sur la pollution plastique en avril 2024. Ce comité a été mandaté par l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement (UNEA-6) en mars 2022 pour élaborer un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, y compris dans l'environnement marin, sur la base d'une approche globale qui couvre l'ensemble du cycle de vie du plastique, de sa production à son élimination.

Le Ministre a également eu plusieurs audiences avec des partenaires stratégiques, notamment ONU-environnement, la Convention d'Abidjan, la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement, la Conférence Ministérielle Africaine sur l'Environnement. Ces rencontres ont été l’occasion pour lui de plaider pour l'opérationnalisation complète de l'Accord de Paris sur les mécanismes de marché carbone et de transparence, ainsi que pour la facilitation de l'accès au financement climat.

Il en a profité pour réaffirmer la volonté de la Côte d'Ivoire de contribuer activement au processus de négociation relatif à l’instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique.

Excellence Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Ministres en charge de l’environnement,

Mesdames et Messieurs les représentants des Etats,

Madame la Directrice Exécutive du PNUE,

Mesdames et Messieurs les Représentants des Bureaux Régionaux,

Mesdames et Messieurs des Organisations de la Société Civile,

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi de transmettre, avant tout propos, les salutations fraternelles et les félicitations de Son Excellence, Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire, à Son Excellence Monsieur William RUTO, Président de la République sœur du Kenya, pour son leadership en matière de protection de l’environnement et de lutte contre le changement climatique.

Le Président Alassane OUATTARA remercie également le Programme des Nations Unies pour l’Environnement pour cette opportunité qu’il offre aux États membres, notamment à la Côte d’Ivoire, de faire l’état des lieux des enjeux environnementaux auxquels nous faisons face, de partager nos expériences mais également de décliner les défis à relever pour assurer la résilience de nos sociétés.

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

La Côte d’Ivoire est un pays côtier, frontalier à la zone sahélienne, qui connait des variations climatiques depuis les années 1950, avec une réduction moyenne des hauteurs de pluie de 6% sur toute l’étendue du territoire et un réchauffement moyen de la température de 0,5°C, depuis la décennie 80. Les conséquences directes sur l’agriculture, qui représente 60% de nos exportations et 17% du PIB, sont un décalage des débuts de saison culturale, la diminution des terres arables due à leur dégradation, l’exposition accrue des plantes au stress hydrique et l’amenuisement du volume des eaux de surface ainsi qu’une forte baisse de la recharge en eaux souterraines.

Il convient également de signaler que le trait de côte est régulièrement en recul d’au moins un mètre par an sous l’effet de l’érosion côtière, détruisant les infrastructures et obligeant les populations riveraines à se déplacer.

Au niveau de l’élevage, on note une réduction de la disponibilité du fourrage et l’apparition de vecteurs pathogènes pour le bétail.

Au plan de la santé humaine, la Côte d’Ivoire est exposée à diverses maladies liées aux variations des paramètres climatiques.

Quant à la biodiversité, elle est fortement menacée par de nombreux facteurs dont la déforestation et le braconnage.

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

La Côte d’Ivoire, à la suite de l’Accord de Paris, a élaboré ses Contributions Déterminées au niveau National qui ont été révisées récemment avec une prévision de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 30,41% d’ici à 2030.

Le pays a entrepris de nombreuses actions visant à renforcer son cadre institutionnel et juridique avec notamment l’adoption de la nouvelle Loi portant Code de l’environnement. Par ailleurs une loi sur le changement climatique est en cours d’examen par le Gouvernement.

De plus, le pays a élargi son réseau d’aires protégées par la création de trois réserves naturelles portant à 18 le nombre des parcs et réserves. La Côte d’Ivoire dispose en outre d’une aire marine protégée et quatre autres sont en voie de création.

Pour une gestion durable de ces aires protégées, la Côte d’Ivoire a mis en place un mécanisme de financement pérenne à travers la fondation des parcs et réserve et envisage d’affecter une partie des revenus carbone à la conservation.

La question des déchets plastiques, qui menacent gravement l’environnement, a été érigée au rang de priorité par le Gouvernement. Dans ce sens, notre pays a pris, en 2013, le décret 2013-327 du 22 mai 2013, portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation, de la détention et de l’utilisation des sachets plastiques. Face aux limites de cette mesure, les réflexions sont en cours pour trouver des solutions durables, notamment à travers l’économie circulaire.

Excellences,

Mesdames et messieurs,

La question de l’accès aux solutions techniques et technologiques ainsi qu’aux financements demeure une préoccupation majeure. Cette session, qui réunit autant les partenaires bilatéraux que multilatéraux, nous donne l’occasion d’aborder ces questions essentielles pour la prise en charge de l’action climatique, de la conservation de la biodiversité et la pollution. 

Les défis globaux auxquels nous faisons face commandent une bonne coopération régionale et internationale. C’est pourquoi la Côte d’Ivoire s’associe à toutes les initiatives pour lutter contre ces défis environnementaux.

A cet égard, la Côte d’Ivoire soutient la mise en place d’un instrument international juridiquement contraignant contre la pollution plastique, en discussion depuis quelque temps, et appelle à un consensus autour de cette importante question afin de parvenir à un monde sans pollution plastique.

Je voudrais, pour terminer, réitérer ici l’appel pour la mise en place d’une Alliance Africaine pour la lutte contre la pollution plastique, conformément aux résolutions de la Conférence des Ministres Africains de l’Environnement (CMAE) en 2023, pour le partage d’expertise, de solutions pratiques, de mobilisation de partenaires ainsi que d’éducation et de sensibilisation pour la lutte contre la pollution plastique.

Je vous remercie.

Le Cap, en Afrique du Sud, a accueilli du 21 au 24 février 2024, le Sommet sur l'économie verte en Afrique (AGES24), rassemblant les acteurs majeurs de la transition écologique sur le continent. À la tête de la délégation ivoirienne, le Ministre de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, ASSAHORE Konan Jacques, a partagé l'ambition de la Côte d'Ivoire en matière de croissance verte.

Dans son discours, il a souligné les défis sans précédent auxquels l'Afrique est confrontée en matière de changements climatiques, exacerbés par la pandémie de COVID-19. La Côte d'Ivoire, consciente de ces enjeux, s'est engagée à renforcer ses actions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 30,41 % jusqu’en 20230 et à renforcer sa résilience face aux changements climatiques, de facto.

Le Ministre a indiqué l'ambition du pays de réduire ses émissions de manière inconditionnelle, tout en appelant à un soutien financier international approprié pour atteindre ces objectifs.

« La mise en œuvre des CDN jusqu'en 2030 est estimée à 22 milliards de dollars US, ce qui représente 17 % du PIB de 2030. Il y’a donc lieu de mobiliser des financements à grande échelle, tant du secteur public que privé, pour financer des projets climatiques innovants et durables », a-t-il déclaré.

Pour mobiliser ces financements, le gouvernement ivoirien a lancé des initiatives telles que les obligations souveraines durables et prévoit de renforcer le cadre de gestion des investissements climatiques. Il bénéficie également de l'assistance du Programme des Nations Unies pour le Développement dans la mise en place d'un cadre réglementaire dédié au marché carbone, a fait savoir le Ministre ivoirien de l’Environnement.

La transition vers une économie verte et résiliente nécessite des investissements massifs, tant du secteur public que privé. A cet effet, le pays envisage d'investir dans des secteurs clés tels que les énergies renouvelables, l'agriculture durable et les transports propres pour stimuler la croissance économique tout en réduisant les émissions.

Ensemble, a-t-il affirmé, nous pouvons construire un avenir plus durable et résilient pour les générations futures.

La Côte d'Ivoire est engagée pour la protection de l'environnement et du climat, comme en témoigne sa participation active à l'Accord de Paris et aux Objectifs de développement durable. Elle a également élaboré une Stratégie nationale de développement durable qui vise à intégrer les principes de l'économie verte dans tous les secteurs d'activité.