Ministère de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique (MINEDDTE)

Ministère de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique (MINEDDTE)

Depuis le 16 mai 2022, se tient à Abidjan le Séminaire National sur l’Adaptation aux Changements Climatiques (SENACC). Après son ouverture officielle, les travaux de ce séminaire ont débuté par une Conférence Universitaire sous régionale sur la cherche appliquée en matière d’Adaptation aux Changements Climatiques (ACC) qui s’est poursuivi jusqu’au 17 mai 2022.

Lors de cette conférence, il s’agissait pour les experts issus du milieu universitaire national et international de réfléchir autour de la problématique de l’ACC. Cette activité vise à engager la recherche scientifique appliquée ivoirienne dans le processus d’élaboration du Plan National d’Adaptation (PNA) en mettant en place un réseau national et un cluster sous régional de chercheurs sur l’ACC.

Du 16 au 19 mai 2022, le SENACC se déroule en marge de la COP15 sur la lutte contre la désertification et la sécheresse sous le thème « Adaptation aux Changements Climatiques : Entre réflexions scientifiques, politiques publiques et engagement du privé pour des réponses innovantes ». Il est piloté par le « Projet de renforcement de l’intégration de l’adaptation aux changements climatiques dans la planification du développement en Côte d’Ivoire (NAPGCF) » financé par le Fonds Vert pour le Climat. Le SENACC bénéficie de l’appui technique et scientifique du Centre d’Excellence Africain sur le Changement Climatique, la Biodiversité et l’Agriculture Durable (WASCAL/CEA-CCBAD) de l’Université Félix Houphouët Boigny.

 

Les participants au Séminaire National sur l’Adaptation aux Changements Climatiques (SENACC) ont été gratifié des initiatives des la Côte d’Ivoire en la matière, du 16 au 19 mai 2022 à l’espace Latrille Event. En effet, plusieurs structures sont venues présenter leurs savoir-faire dans le domaine de l’adaptation aux changements climatiques.

Il s’agissait pour ces entreprises de faire connaître les technologies et les initiatives développées au niveau national pouvant renforcer la résilience des populations contre les effets néfastes des changements climatiques dans les secteurs de l’agriculture, de l’utilisation des terres, des ressources en eau, des ressources côtières et de la santé.

Madame Bamba Madjara Epse Coulibaly, Directrice des Administrative et Financière de la société GCL FOOD, spécialisée dans la commercialisation d’épices s’exprime à cet effet. « Nous encourageons les producteurs à adopter les bonnes pratiques agricoles pour une production durable des légumes. Pour le curcuma, nous nous approvisionnons grâce aux paysans de la localité d’Air Mankono et il nous appartient d’encourager ceux-ci à ne pas détruire ni agresser le sol. Notre chiffre d’affaires et la satisfaction de la clientèle en dépendent » a-t-elle soutenu.

Comme madame Coulibaly, monsieur Koffi de l’entreprise AGROMAP a présenté les initiatives d’adaptation développées par sa structure, portant sur l’agroforesterie, l’agroécologie. « Dans le cadre du projet CACAO PROMISE de CARGIL, AGROMAP a initié le GREEN PROJECT2. Il vise à sensibiliser les petits producteurs sur les opportunités de l’agroforesterie qui se présente aujourd’hui comme l’alternative pour la restauration du couvert forestier. Nous montrons aux producteurs qu’il est possible d’adapter les arbres fruitiers et forestiers à la cacaoculture. Cela est une réponse immédiate à la lutte contre les changements climatiques » a expliqué le représentant de AGROMAP.

Les secteurs de l’agriculture, de l’utilisation des terres, des ressources en eau, des ressources côtières et de la santé ont tous des solutions disponibles par les exposants venus nombreux au SENACC. Cela part des engrais naturels aux solutions capables retenir l’eau auprès des plants, du charbon bio à base de coques de noix de coco à la transformation à l’échelle de produits agricoles en produits de beauté, alimentaires et de santé.

La prise en compte de l’ACC par les populations est une préoccupation pour l’Assistant en Sciences Agronomiques à l’Université Nangui Abrogoua, le Docteur Fofana Mamadou. « L’approche du désert est la conséquence de l’agressivité des paysans sur les terres. Cela un est mal nécessaire puisqu’il répondre aux besoins alimentaires de tous. Pour inverser la tendance, j’invite les agriculteurs à se retourner vers les solutions bio et naturelles pour la fertilisation. Si nous retournons à ces solutions, vous verrez que dans les années à venir, dans 10 ou 20 ans, la Côte d’Ivoire va retrouver son niveau de productivité agricole et de restauration de son couvert forestier », a-t-il exhorté comme appel.   

Installées dans les stands d’exposition, lesdites entreprises ont bénéficié de la visite de toutes les personnalités depuis la cérémonie d’ouverture du 16 mai.

Il faut dire que le Séminaire National sur l’Adaptation aux Changements Climatiques (SENACC) est piloté par le projet NAP-GCF et bénéficie de l’appui scientifique du Centre d’Excellence Africain sur le Changement Climatique, la Biodiversité et l’Agriculture Durable (WASCAL/CEA-CCBAD) de l’Université Félix Houphouët Boigny.

 

« Adaptation aux Changements Climatiques : Entre réflexions scientifiques, politiques publiques et engagement du privé pour des réponses innovantes » est le thème du Séminaire National sur l’Adaptation aux Changements Climatiques (SENACC) qui se tient du 16 au 19 mai 2022 à Abidjan.

Le Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Monsieur Jean-Luc ASSI a procédé à l’ouverture de cette grande activité qui a mobilisé des universitaires, le secteur privé, la société civile, tous issus de structures nationales, sous régionales, et internationales.

« Dans sa recherche de sécurité climatique, le gouvernement ivoirien a signé en 1992, la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) à l’occasion du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro au Brésil. Il a aussi signé et ratifié l’Accord de Paris respectivement en 2015 et 2016 » a déclaré Jean-Luc ASSI dans son allocution.

Il a souligné ensuite cet engagement de la Côte d’Ivoire visait à produire et à soumettre, à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), les Contributions Déterminées au niveau National (CDN) du pays et son Plan National d’Adaptation (PNA) aux Changements Climatiques. A l’en croire, le PNA est un document stratégique qui permettra de renforcer la résilience des populations vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques mais aussi et surtout de garantir leur sécurité face aux menaces de ces changements.

Ainsi, ce séminaire « s’inscrit dans le cadre du processus d’élaboration du Plan National d’Adaptation aux Changements Climatiques de la Côte d’Ivoire » dira le Ministre ivoirien en charge de l’Environnement. Son objectif est de promouvoir les solutions en matière d’adaptation aux changements climatiques (ACC) auprès des chercheurs, des universitaires, du secteur public, de partager les expériences et les bonnes pratiques en matière de financement public et privé qui visent à promouvoir les technologies et initiatives locales en matière d’ACC, de discuter des défis et opportunités de l’ACC pour le secteur privé.

Depuis 2019, la Côte d’Ivoire s’est engagée à la rédaction de son Plan National d’Adaptation à travers le « Projet de Renforcement de l’intégration de l’adaptation au changement climatique dans la planification du développement en Côte d’Ivoire (NAP-GCF) » du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, avec l’appui financier du Fond Vert Climat et l’appui technique du Programme des Nation Unies pour le Développement (PNUD).

C’est ce projet, le NAP-GCF qui pilote le SENACC, avec l’appui scientifique du Centre d’Excellence Africain sur le Changement Climatique, la Biodiversité et l’Agriculture Durable (WASCAL/CEA-CCBAD) de l’Université Félix Houphouët Boigny.

Madame Carole Flore-Smerckzniack, Représentante Résidente du PNUD en Côte d’Ivoire, le Professeur Arsène KOBEA, Directeur de Cabinet représentant le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ont pris part à la cérémonie d’ouverture. 

 

En dépit des nombreux défis qui demeurent, du travail a été fait conjointement par les 15 États de la Commission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dans la lutte contre la désertification et les résultats sont là.

Cette information a été donnée, le jeudi 12 mai 2022 à Abidjan, par le commissaire en charge de l'Agriculture, de l'environnement et des Ressources en Eau à la CEDEAO, Sékou Sangaré, au cours d'une conférence de presse dans le cadre de la Cop 15.

Selon Sékou Sangaré, depuis le début des années 70, des programmes sous continentaux et continentaux décidés par le Sommet des Chefs d'État ont été mis en œuvre.

Il s'agit, notamment, du Programme régional d'aménagement intégré du massif de Fouta Djalon, en Guinée (considéré comme le château d'eau de l'Afrique de l'Ouest du fait que la plupart des grands fleuves ouest-africains y prennent leur source et qui est fortement menacé par la dégradation) depuis 1978 au sommet de l'Union africaine.

D'autres résultats sont là. Notamment, la création de la Grande Muraille verte (qui part du Sénégal jusqu'à Djibouti et dont l'objectif est de récupérer 100 millions d'hectares de terres impactées par la sécheresse et la désertification) qui se développe avec des résultats extrêmement importants. De même que le travail fait par le Comité inter-États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) que les gouvernements ont décidé de mettre en place après la grande sécheresse des années 73 avec pour objectif clé de définir et de mettre au point des technologies qui permettront d'assister les producteurs, les éleveurs, les acteurs ruraux dans l'atténuation de l'impact de la sécheresse.

Le commissaire de la CEDEAO qui a salué L'initiative d'Abidjan proposé par le Président Alassane Ouattara, a souhaité que la Cop15 serve de tournant décisif à la mobilisation de tous les pays, de tous les acteurs mondiaux pour qu'aussi bien au niveau mondial qu'africain, et surtout dans notre région ouest-africaine, "nous puissions travailler la main dans la main pour accélérer le travail de la lutte contre la désertification et renforcer les actions d'adaptation et d'atténuation des effets du changement climatique''.

Il a rappelé que la désertification est une préoccupation majeure de notre région et du monde parce que cette désertification détruit la vie, détruit la fertilité du sol.

''La durée de la saison pluvieuse tend à être toujours réduite, la quantité de pluie tombée suivant les années ne cesse de diminuer, les vents violents, les catastrophes naturelles, les inondations, les sécheresses avec des impacts importants sur la baisse de la productivité et de rendement des cultures dans les champs sont visibles. C'est une préoccupation majeure parce que la vie de l'homme, n'est possible que si nous gardons l'harmonie entre l'être humain et les ressources naturelles (arbres, sols et eau, etc.) de façon générale. Et cette préoccupation est mondiale aussi'', a-t-il déploré.

Certes, le processus de désertification est beaucoup plus visible et beaucoup plus préoccupant au Sahel (au Niger, au Burkina Faso, au Nord du Nigéria, au Mali, au Nord du Sénégal, au Cap Vert), a reconnu Sékou Sangaré. Mais, il est également ressenti dans les autres pays car ''il n'y a aucun pays de notre espace ouest-africain qui soit épargné par ce processus de désertification avec son lot de vagues de chaleur et les variations climatiques qui sont devenues extrêmes partout dans nos pays''.

Pour relever le défi le plus important, notamment l'inversion de la tendance à la dégradation des ressources naturelles et à la désertification, Sékou Sangaré en a appelé à l'accroissement des financements, mais également à des financements innovants, pour lancer un processus de reboisement continu et soutenu, lutter contre les feux de brousse et entreprendre d'autres actions locales et régionales de lutte contre la désertification.

Il a aussi encouragé la coopération régionale pour faire bénéficier des fruits de recherches de nouvelles productions culturales respectueuses de l'environnement (nouvelles variétés de riz (Nerica), de cacao (Mercedes), de manioc, de maïs, de mil, de sorgho, etc.), l'action citoyenne, la responsabilité sociale des entreprises, la responsabilisation des collectivités décentralisées, la forte implication de la société civile et de la presse.

Il a aussi recommandé que les banques sous-régionales comme la BIDC, la BOAD, financent de plus en plus des projets environnementaux et que des prélèvements soient faits au niveau des entreprises qui exploitent les ressources naturelles de sorte que ces fonds soient réinvestis dans la restauration de l'environnement.