Ministère de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique (MINEDDTE)

Ministère de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique (MINEDDTE)

 
Alors que la Troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC 3) s’impose comme une tribune importante pour la gouvernance mondiale des océans, les pays en développement, et particulièrement ceux d’Afrique de l’Ouest, continuent de faire face à deux menaces majeures : la pêche illégale non déclarée et non réglementée (INN), et les effets grandissants du changement climatique sur les écosystèmes marins.
 
Dans les eaux territoriales de la Mauritanie, de la Guinée, de la Sierra Leone ou encore de la Côte d’Ivoire, les incursions de chalutiers industriels étrangers sont devenues monnaie courante. Souvent opérant sous pavillon de complaisance, ces navires échappent à tout contrôle effectif, pillant les ressources halieutiques au détriment des économies locales et des communautés de pêche artisanale. Ce phénomène entraîne non seulement des pertes économiques considérables pour les États concernés, mais aussi un appauvrissement alarmant de la biodiversité marine.
 
À cette pression s’ajoute celle du changement climatique, qui modifie la température des eaux, pousse les espèces vers d’autres zones, et fragilise les moyens de subsistance des populations côtières. L’élévation du niveau de la mer, l’acidification des océans et la destruction des habitats marins accentuent la vulnérabilité des pays riverains, menaçant leur sécurité alimentaire et leur stabilité sociale.
 
En adoptant le traité sur la biodiversité marine au-delà des juridictions nationales (BBNJ), la Côte d’Ivoire envisage d’agir collectivement pour une meilleure protection des océans, tout en garantissant aux pays les moyens de surveiller et défendre leur souveraineté maritime.
 
Du 10 au 13 juin 2025, le Ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique (MINEDDTE), à travers le Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL), organise la 11e édition de l’exercice annuel du Plan Pollumar. Placé sous le thème : « Lutte de niveau 2 (10 à 100 tonnes de produits déversés) contre les pollutions accidentelles par les hydrocarbures en zone portuaire », cet événement vise à renforcer la préparation nationale face aux risques de pollution marine.
 
En prélude à l’exercice pratique prévu le 13 juin sur le plan d’eau lagunaire de la zone portuaire d’Abidjan, une session de formation a débuté le 10 juin, à l’auditorium du Port Autonome d’Abidjan. Cette formation rassemble les membres du Comité Interministériel de Lutte (CIL), les autorités portuaires, les entreprises pétrolières, portuaires et aéroportuaires, ainsi que des associations et ONG.
 
L’objectif est de renforcer les capacités opérationnelles des parties prenantes, de mettre en œuvre des stratégies efficaces et d’améliorer les procédures de collaboration en cas de déversement d’hydrocarbures.
 
Présidant l’ouverture de la session, Monsieur Parfait Kouadio, Directeur de Cabinet représentant le Ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, a salué l’engagement collectif des participants et souligné l’importance stratégique du Plan Pollumar. « Ce type d’exercice est essentiel pour tester notre capacité nationale à réagir rapidement et efficacement en cas de déversement accidentel de produits polluants, et de prévenir les impacts écologiques, économiques et sanitaires souvent dramatiques liés à ce type d’incident. », a-t-il déclaré.
 
Il a également encouragé les participants à capitaliser sur cette formation pour renforcer leur savoir-faire opérationnel, en matière de lutte à terre, en mer, d’intervention rapide, mais aussi de maîtrise du cadre juridique et des mécanismes d’indemnisation.
 
Pour rappel, le Plan Pollumar est un dispositif d’intervention d’urgence déclenché en cas de pollution accidentelle des eaux. Il est activé pour gérer les crises de pollution par hydrocarbures ou produits chimiques en mer, en lagune et dans les zones côtières. Cet exercice annuel, organisé dans le cadre de la Quinzaine Nationale de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique (QNEDDTE), permet d’évaluer le niveau national de planification et de préparation à la lutte contre les déversements accidentels.
 
La désignation de la Côte d’Ivoire à la vice-présidence de la Coalition des maires pour l’océan, la « médaille du Sommet de l’Océan » reçue par le Ministre Assahoré Konan Jacques, sont un signal fort de reconnaissance du leadership environnemental ivoirien sur la scène internationale.
 
Portant la voix du Président de la République S.E.M. Alassane Ouattara, le Ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, M. Assahoré Konan Jacques, a livré une déclaration qui soutient cet engagement. C’était lors de la 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC 3) qui s’est ouverte le 09 juin 2025, à Nice en France.
 
« L’adoption de l’Accord BBNJ constitue une avancée majeure dans l’histoire du multilatéralisme environnemental. [...] Cet accord symbolise une volonté commune de réconcilier l’humanité avec l’océan », a déclaré le Ministre Assahoré, annonçant que la Côte d’Ivoire a ratifié le Traité BBNJ par décret présidentiel, et entamé l’élaboration de son plan national de mise en œuvre.
 
À travers cette déclaration solennelle, la Côte d’Ivoire réaffirme son attachement profond à la conservation de la biodiversité marine dans les zones au-delà des juridictions nationales. Cette prise de position s’inscrit dans une vision de développement durable inclusive, adossée aux Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l’ODD 14, relatif à la vie aquatique.
Cet engagement est conforté par une délégation ivoirienne de haut niveau qu’a conduite le Premier Ministre, Ministre des Sports et du Cadre de Vie, Dr Robert Beugré Mambé, représentant le Chef de l’État.
 
Depuis la tribune de cette grande conférence internationale, le Chef du gouvernement ivoirien a lancé un appel vibrant à la solidarité internationale.
 
« Je voudrais saisir l’occasion de cette grande rencontre sur l’avenir de notre planète pour lancer un appel à une solidarité accrue, fondée sur le partage de savoir-faire, l’accès équitable aux ressources marines et la mobilisation de financements innovants », a-t-il indiqué.
 
Il a également plaidé pour un renforcement de la coopération Sud-Sud et pour la création d’un Fonds mondial dédié à l’action pour les océans, accessible, transparent et inclusif. Il en a profité pour rappeler que la stratégie nationale ivoirienne en faveur de l’ODD 14 inclue la création de nouvelles Aires Marines Protégées (AMP), l’adoption d’une stratégie nationale pour l’économie bleue, l’intensification de la lutte contre la pollution marine, l’implication dans les mécanismes régionaux comme la Convention d’Abidjan.
 
La mission à Nice a aussi été marquée par des instants de coopération diplomatique. En marge de la conférence, le Ministre Assahoré a accompagné le Premier Ministre lors d’une visite de courtoisie à M. Christian Estrosi, Maire de Nice et Président de la Coalition mondiale des maires des villes côtières. Ce moment d’échange a renforcé les liens de coopération autour de la résilience côtière et de la gouvernance maritime.
Du 9 au 13 juin 2025, la ville de Nice accueille la 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC 3), coorganisée par la France et le Costa Rica. Cet événement majeur réunit gouvernements, ONG, scientifiques et acteurs du secteur privé autour du thème : « Accélérer l’action et mobiliser tous les acteurs pour conserver et utiliser durablement l’océan ».
 
Le Ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, Monsieur Assahoré Konan Jacques, a salué l’adoption de l’Accord BBNJ (Biodiversité au-delà des juridictions nationales) comme une avancée majeure du multilatéralisme environnemental. Il a souligné l’importance d’une solidarité internationale renforcée pour la mise en œuvre effective de cet accord.
La Côte d’Ivoire a ratifié l’Accord BBNJ le 4 juin 2025, après des consultations nationales inclusives. Cette ratification témoigne de l’engagement du pays à protéger la biodiversité marine au-delà de ses eaux territoriales.
 
L’UNOC 3 vise à renforcer la mise en œuvre de l’Objectif de Développement Durable 14, dédié à la conservation des océans. Parmi les priorités figurent la mobilisation de financements pour l’économie bleue, la promotion de la recherche scientifique et la lutte contre la pollution marine.